samedi 21 novembre 2009

Singapour, la suite


Mieux vaut tard que jamais...
Après ce repas, nous nous décidons à rejoindre Singapour. Mais il nous faut d ‘abord trouver un taxi susceptible de nous ramener à bon port. Et c’est bien sur à ce moment qu’une pluie fine et désagréable se décide à tomber. Car si la saison des pluies est terminée en Thaïlande, ce n’est pas le cas ici. Après une attente que j’ai trouvée assez longue, nous voici en route.

Nous profiterons de la soirée pour découvrir un ancien couvent reconvertit en zone de loisir, avec de nombreux restaurants et pubs. Des groupes malais viennent agrémenter la soirée, le répertoire est varié, de Queen à Green Day, en passant par Franz Ferdinand ou les Guns and Roses. Rien de vraiment désagréable, tout du moins à mon goût.

Je me décide a regagner l’appartement de John, et je crois que c’est à ce moment que j’ai vraiment adoré Singapour. Parce que Singapour a une taille humaine. Parce que Singapour est une ville très propre. Parce que les Singapouriens n’essayent pas de pigeonner tout le monde. Et parce que le chauffeur de taxi connaissait parfaitement l'adresse que je lui ai donné. Ce qui a du m’arriver une dizaine de fois en tout et pour tout en Thaïlande.

Ma journée du dimanche sera consacrée à un rendez-vous avec un chercheur de la région lyonnaise, spécialiste des questions de piraterie et supporter des vers. Puis le soir, un ami que John m'a presenté m’emmènera visiter le front de mer, afin de voir les quartiers de Clarke, le fameux Merlion et le front de mer. Je reste encore sous le charme de la Cité-Etat.

Après un diner composé de satay (brochettes de poulet et bœuf avec une sauce à la cacahuète relevée, tout simplement merveilleux), Chris, l’ami que m’a présenté John, me propose de voir quelque chose de formidable : Little India un dimanche soir
Que dire… Je n’avais jamais vu autant d’Indiens de ma vie. Je ne pense pas trahir mes souvenirs si j’estime en avoir croisé plus de 2000 en l’espace d’une demi heure. Le look reste inchangé : pantalon pattes d’eph’, brushing ou coupe mulet et bien entendu, la moustache. Les Indiens sont un peu la classe prolo de Singapour. Très sincèrement, je pense qu’ils sont dans un monde parallèle. Le dimanche soir d’un Indien consiste a s’assoir au milieu de la rue avec ses copains et a picoler, ou a se grouper et a rester pendant des heures devant la porte d'entrée des lupanar, juste pour les regarder. A leurs côtés, des chinois hargneux tentent de leur vendre des faux viagra et des remèdes a base de larves.

En tout cas j’ai vraiment été impressionné par cette visite, nous ne sommes plus à Singapour, mais en Inde. Les interdictions, l’aspect propre et ordonné de Singapour disparait l’espace d’une ballade. C’est une des fameuses soupapes, qui permet sans nul doute de conserver un ordre établi. Et le lendemain j'aurais la confirmation de l'existence de ces soupapes. Après deux rendez-vous important, l'un d'eux dans l'une des plus importante structure de recherche sur les questions de sécurité (RSIS), me voici dans les bouchons pour rejoindre John. le chauffeur de taxi, me voyant noircir mon bloc-notes, commence a engager la conversation. Rapidement, nous en venons à discuter du pouvoir politique singapourien. Mon interlocuteur m'induit en erreur, erreur, et j'ai pris une leçon de politique que je n'oublierais pas de sitôt. Le chauffeur de taxi commence son discours par un "vous avez vu nous autres les Singapouriens? nous sommes des robots. le gouvernement nous dit de tourner à gauche, nous le faisons". Je lui réponds que je trouve ce système contraignant et pas forcément très démocratique. Pourtant, mon chauffeur de taxi ne se laisse pas démonter:
"contraignant? Oui ça l'est. mais regardez autour de vous. vous voyez de la misère? Vous voyez de la saleté? vous voyez des gens dans le besoin?"
Et non, je n'ai rien vu de tout cela à Singapour.
Mon interlocuteur poursuit:
" Tout ça n'existe quasiment pas à Singapour, parce que si notre gouvernement est corrompu comme tous les gouvernements dans le monde, tout l'argent public qu'il dépense, on peut le voir dans la vie de tous les jours. Les HLM ici regroupe les 4 ethnies de l'île. Les gens fortunés doivent faire des dons importants pour le bien public".

je lui réponds alors que c'est une bonne chose, mais que nous sommes loin des idéaux démocratique. Il argue alors que son idéal c'est de bien vivre, de voir ses enfants aller a l'Université et de subvenir aux besoins de sa famille dans un cadre de vie assez pacifique. ET tout ça grâce à son gouvernement.


Nous en venons à discuter de la concurrence des pays riverains et là encore mon chauffeur de taxi me surprends. Pour lui, rien ne touchera Singapour tant que le gouvernement agira de la sorte. il faut dire que Singapour ne possède aucune ressources. même l'eau minérale est importée de Malaisie. Tout repose sur la Knowledge Economy, l'économie du savoir, de la connaissance. Et il est certain que cela marche.


Après cet interlude et un léger repas dans le quartier malais (un bon nasi goreng, ou riz frit), il est temps pour moi de regagner l'aéroport. Comme à l'accoutumée, mon vol aura bien sur du retard, mais bon, je commence à m'y habituer. J'arrive enfin à mon appartement vers 1h30 du matin, et le lendemain il faut retourner bosser.

En tout cas, ce weekend fut particulièrement enrichissant. Et je pense que je retournerais à Singapour, peut-être plus vite que dans mes prévisions...

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