vendredi 23 octobre 2009

Le Nord...


Apres le charme de Phuket, nous voici partis pour une destination bien différente, le Nord de la Thaïlande. Comme a l’accoutumée, Air Asia nous joue des tours et nous partons en retard. Visiblement, depuis qu’Aline est arrivée, tous nos vols sont en retard. Je vais finir par croire qu’elle me porte la poisse ;). Apres un vol relativement calme, nous voici à Chiang Mai, en quelque sorte la capitale du Nord. Le calme apparent de la cité volera en éclat a notre arrivée a l’hôtel. Ce dernier est en effet situé a proximité d’un quartier animé. Toutefois, la fatigue de la semaine aidant, nous n’y accorderons que peu d’importance.

Le samedi matin, il est temps pour nous de visiter quelques temples puis de repartir vers le triangle d’or. Cependant, Aline se retrouve malade et nous passerons par la case « consultation à l’hôpital » . Apres cet intermède, nous récupérons notre voiture de location afin de rejoindre la frontière entre Thaïlande, Birmanie et Laos.
Mais avant cela nous aurons droit a un accrochage (quelle bonne idée de prendre l’assurance tout risque !), une visite des chutes d’eau de Mae Rim et une belle ballade sur des petites routes thaïlandaises. Nous hésitons à franchir un col, et devant le peu de précision de la carte Michelin (la route est-elle carrossable ?), nous décidons de prendre l’autoroute. Enfin, autoroute est un bien grand mot… cette route serpente dans les montagnes recouvertes d’une épaisse jungle. De temps à autres, un village et sa multitude de chiens dormant sur la route. Après 5 heures de routes (nous nous sommes un peu égarés sur le périphérique de Chiang Mai) nous voici dans notre hôtel. La chambre est magnifique et le triangle d’or nous fait déjà des appels du pied. Mais avant de se lancer dans la suite du récit de nos aventures, il convient de préciser ce qu’est cet endroit.

Cette région, connue sous le nom de triangle d’or, a été mediatisée pour son importance dans le trafic de drogue. Si aujourd’hui l’afghanistan s’impose comme le principal producteur d’opium, il faut savoir que le triangle d’or a aussi connu ce sombre honneur. A la suite de l’accession au pouvoir des troupes de Mao en Chine, le Kuomintang (Chinois nationalistes et non communistes) se sont réfugiés a Taiwan. Mais seulement en partie. Certains d’entre eux passèrent en Birmanie, pensant pouvoir lancer une nouvelle offensive. Les aléas de l’histoire ont fait que cela n’a pu être le cas. Par conséquent, les nationalistes chinois se sont établis dans la région et ont bâti un empire. Un empire de la drogue. Je viens de résumer plus de 60 d’histoire et j’invite les lecteurs qui désirent en savoir plus à effectuer quelques recherches (je donnerais quelques sources plus tard… si j’y pense).

Bref, le triangle d’or, c’est avant tout un mythe. Celui des trafiquants et criminels en tout genre. Mais c’est un mythe qui perdure. Aujourd’hui, la production d’opium et de métamphétamines reste prégnante dans la région. Il suffit pour s’en convaincre de consulter la presse régionale. Le spectre de la criminalité est d’autant plus renforcé que de triangle d’or, la région devient le quadrangle économique. Pas de développement agricole comme on pourrait s’y attendre, mais l’émergence de casinos. Ces derniers étants interdits en territoire thaïlandais, les voici présents en Birmanie (Myanmar) et au Laos. Deux types de clientèles sont présentes : des sino-thaïs extrêmement riches et des nouveaux riches chinois. Etant donné que le mélange des genres n’est pas recommandé, chacun a ses casinos, du coté birman ou du coté laotien. Selon certaines sources, il n’est pas rare de croiser un généralissime dirigeant du Myanmar jouant avec un riche thai et un Wa (ethnie chinoise de Birmanie impliqué dans les trafics illicites) à la roulette.

Nous ouvrons donc nos yeux sur le Mékong et sur ces deux frontières le dimanche matin. Le programme est chargé et Aline tient le coup malgré la fatigue. Il est temps de rejoindre Mae Sai et la Birmanie. Nous voila dans un bureau de douanes birman fort antipathique. Nous ne resterons que quelques heures, le temps de nous balader sur le marché de Tachilek, peu intéressant. Toutefois, si Tachilek bénéficie de sa position frontalière, le contraste est saisissant une fois le pont passé. On ressent une légère différence dans les comportements. Il est temps de repasser le pont, et en observant le « trafic » d’une rive à l’autre, sous les yeux de soldats thaïs et birmans, je comprends mieux beaucoup de choses. Retour vers l’hôtel ou pendant que Aline se reposera, je partirais à Chiang Saen pour en savoir plus sur ce port fluvial du Mékong. En chemin, me voila engageant la conversation avec des militaires thaïs très sympathiques. J’ai longuement hésité à rejoindre le Laos à ce moment là, mais j’ai préféré regagner l’hôtel avant de rejoindre Chiang Rai, ou notre avion aura un retard de plus de deux heures. Il est finalement 3h du matin passée quand nous rejoindrons l’appartement. Weekend éprouvant, mais paysages magnifiques et contexte passionnant. C’est sur, j’y retournerais…

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